Entre 2009 et 2019 le nombre de freelance a quasiment doublé passant de 590.000 à 1.000.000. Pourquoi cet engouement ? Devez vous devenir consultant indépendant ?
Le métier de consultant indépendant dispose de nombreux avantages par rapport à d’autres manière d’intervenir en entreprise. Ce métier, ou plutôt cette manière d’exercer, attire de plus en plus de personnes, notamment dans les métiers qualifiés. C’est souvent un bon moyen de gagner plus, bien qu’être consultant en freelance puisse être plus difficile qu’en entreprise.
Faire appel à un freelance peut également présenter des avantages non négligeables pour les clients qui font appel à vous.
Dans cet article, nous allons vous aider à déterminer si exercer votre métier comme consultant indépendant peut correspondre à vos compétences et vos aspirations. Nous verrons comment concrètement sauter le pas, nous aborderons ce qui vous attend si vous choisissez d’exercer sous cette forme.
Dois-je devenir consultant indépendant ?
Tout le monde n’a pas le profil pour devenir consultant indépendant. C’est une profession qui, bien que permettant de vous libérer de certaines contraintes, comporte son lot de défis et nécessite de la rigueur, une certaine prédisposition à l’autonomie, à la prise de risque et à la persévérance.
Les avantages pour le consultant freelance
Un des principaux avantages du consultant indépendant est le choix de ses projets. Contrairement à un salarié, vous n’avez personne au-dessus de vous pour vous dire avec qui travailler. C’est valable pour les clients ou bien pour les types de missions que vous acceptez.
Ainsi, vous pouvez choisir vos interventions pour planifier votre carrière et votre montée en compétence. Vous déterminez les thématiques sur lesquelles vous souhaitez travailler et pouvez ainsi développer une expertise très pointue si le cœur vous en dit. Vous pouvez également choisir librement les formations que vous décidez de suivre, d’autant plus que différents mécanismes de prise en charge existent qu’il serait dommage de ne pas utiliser.
Cette liberté s’étend également à la rémunération. En tant qu’indépendant, vous fixez vos tarifs. Certes, le marché est un élément de contrainte, mais avec les bonnes compétences, un réseau digne de ce nom et une bonne capacité à communiquer vous pouvez mieux valoriser vos compétences.
Et enfin, vous avez plus de liberté dans le choix de votre localisation. Que vous désiriez exercer votre activité depuis le cœur du cantal ou bien depuis l’autre bout de la terre, c’est possible dans l’absolu, tant que vos clients sont prêts à accepter ces contraintes.
Les inconvénients de la vie de consultant indépendant
La liberté a ses revers. Tous les avantages cités ci-dessus ne sont valables que si vous trouvez des clients prêts à accepter vos exigences.
Le risque de voir sa carrière stagner est non négligeable. En acceptant toujours les mêmes missions, on peut s’enfermer dans une routine qui nuit à sa progression professionnelle. L’autre extrémité est possible, et il peut être tentant de multiplier ses domaines d’interventions jusqu’à se disperser. N’oubliez pas que votre domaine de compétence doit être bien lisible par vos clients.
L’un des plus gros défis du consultant est de savoir se vendre. C’est une compétence à part entière. Votre réseau, votre communication et votre capacité à convaincre sont primordiaux.
La gestion de son emploi du temps peut poser des problèmes. Il peut, selon votre métier, être délicat de bien doser vos missions, on peut accepter les clients et se retrouver débordé ou à contrario connaître des périodes de creux entre plusieurs missions.
Sans structure pour encadrer le quotidien, la discipline est indispensable. Sans elle, il est facile de se laisser déborder ou de procrastiner, le consultant doit être capable de travailler efficacement et se concentrer sur ses missions sans avoir une personne au-dessus de lui pour le motiver.
Enfin la vie de consultant n’est pas forcément régulière financièrement. Les clients peuvent ne pas vous payer, vous payer en retard ou de manière irrégulière. Vous aurez des mission courtes et des missions longues, et avez besoin des compétences en gestion qui vous permettent de vous adapter à cette situation pour vous assurer le fonds de roulement de trésorerie nécessaire.
Pourquoi les clients font appel à des consultants indépendants ?
Si vous souhaitez vendre vos prestations de consultant, il faudra d’abord bien comprendre vos clients et pourquoi ils peuvent avoir besoin de faire appel à vous.
Pour le client, faire appel à un consultant indépendant présente plusieurs avantages. Il n’a pas forcément besoin d’un employé à temps plein disposant de vos compétences. Faire appel à un consultant indépendant lui permet de régler certains problèmes pour lesquels il ne va pas forcément trouver de solution dans son équipe.
L’œil extérieur d’un consultant peut également être un plus, quand bien même il dispose des compétences en interne. Ce professionnel peut apporter une nouvelle perspective, ayant déjà résolu des problématiques similaires ailleurs ou, à l’inverse, proposer des idées novatrices issues d’autres missions très différentes.
La flexibilité du consultant lui permet d’intervenir ponctuellement selon les besoins. Par exemple un consultant peut aider une entreprise pendant une période de transition, que ce soit en phase de développement le temps de mettre en place un poste à temps plein ou en remplacement d’un salarié.
Quel profil pour devenir consultant indépendant ?
Derrière la notion de « consultant indépendant », se cachent de nombreuses réalités et donc de nombreux profils différents, qui ont néanmoins des points communs.
C’est souvent une expertise qui peut faire de vous un profil adapté à l’exercice en indépendant. Vous avez un domaine de spécialité qui est n’est pas nécessaire dans une entreprise au quotidien, mais qui au contraire peut rendre service ponctuellement à plusieurs entreprises ? C’est précisément là où le métier de consultant indépendant peut être efficace. Certains consultants vont à contrario mettre en avant leur parcours atypique. Une double compétence dans deux domaines particuliers peut donner une expertise unique sur le marché.
Mais un consultant doit-il forcément être un expert ? Pas forcément. Un débutant peut très bien se lancer comme consultant indépendant s’il est sûr de ses compétences et qu’elles ont déjà été validées par ailleurs.
Quelle formation pour devenir consultant indépendant ?
Cela ne se traduit pas forcément par un diplôme universitaire, une première expérience professionnelle réussie avec brio pourrait être une porte d’entrée vers le monde du conseil. Ce sera souvent pour débuter par des prestations un peu basiques dans leur spécialité, mais qui peuvent présenter un intérêt pour les clients et être bien valorisées malgré tout.
De l’autre côté du spectre, des consultants hautement qualifiés et avec beaucoup d’expérience peuvent valoriser extrêmement bien leurs compétences notamment pour exercer des postes de direction temporaires ou à temps partiel dans des entreprises diverses.
Dans tous les cas, une formation en création d’entreprise vous permettra d’éviter de commettre des erreurs dans le dimensionnement de votre activité, votre tarification, votre statut, votre régime social ou fiscal.
Le savoir être du consultant freelance
Un élément indispensable sont les qualités personnelles dont fait preuve le consultant. Il vous faudra être rigoureux, organisé, capable de traduire les problématiques et de les régler sans vous disperser. Il vous faudra parfois coordonner plusieurs intervenants (salariés ou indépendants) dans un projet donné. Votre capacité à déléguer, expliquer vos interventions et transmettre votre savoir sont indispensables.
Et naturellement, il peut être difficile de conduire une carrière de consultant indépendant sans avoir les compétences sociales et en communication nécessaires. Un consultant est une personne qui passe une grande partie de son temps à communiquer, que ce soit pour vendre ses compétences à ses futurs clients ou s’intégrer dans les équipes projet.
Comment devenir consultant indépendant
Vous avez fait le point sur vos compétences ?
Eventuellement vous avez interrogé plusieurs professionnels du domaine pour vous assurer que vous êtes bien capable d’intervenir dans les mêmes projets qu’eux ?
Vous êtes sûr d’avoir toutes les compétences nécessaires, le savoir-faire et le savoir être pour exercer votre activité de consultant indépendant ?
Vous êtes sûr de vouloir prendre le risque de vous lancer ?
1. Étudiez votre future activité de consultant indépendant
Ne vous mettez pas forcément un boulet au pied en imaginant qu’il faut réaliser une étude de marché en bonne et due forme avant de vous lancer. Vous devez néanmoins vous assurer de pouvoir trouver des clients pour vivre de votre activité.
N’hésitez pas à dialoguer avec les autres consultants indépendants qui travaillent dans le même domaine. Ils peuvent être des sources d’inspiration, de conseils, voire vous trouver des projets sur lesquels ils interviennent et ont besoin de renforts !
Il est fondamental de définir la manière dont vous allez conduire votre activité. Avoir des clients locaux, nationaux, ou bien à l’échelle mondiale ? Des missions courtes ou longues
2. Préparez votre transition
Selon votre situation les choix qui s’offrent à vous sont différents. Si vous êtes salariés, il faudra choisir entre démissionner, trouver un arrangement avec votre entreprise pour une rupture conventionnelle, ou encore rester en poste à temps partiel par exemple.
3. Déterminez le bon statut
Vous n’avez pas besoin d’avoir votre structure ni même posé votre démission pour commencer à prospecter. Apprenez à présenter efficacement votre offre, et une fois vos premiers clients accrochés vous pourrez créer votre structure.
Le choix du statut est crucial, mais dépend de l’organisation de votre activité. Il est plus important de bien définir ce que vous allez faire, à qui vous vous adressez, la durée et le prix de vos missions. C’est à partir de ces éléments que vous pourrez choisir le bon statut juridique, social et fiscal.
Exercer en entreprise individuelle vous offre une solution simple et rapide, mais limitée dans ses évolutions. Une société vous ouvre plus de porte mais aura un coût non négligeable, autant en frais qu’en temps de gestion.
Il existe également des alternatives comme le portage salarial ou les coopératives, qui peuvent offrir des avantages en termes de réseau ou d’apport de clientèle et prendre en charge une partie du travail administratif. Notez cependant que ce service à un coût non négligeable.
4. Lancez votre structure
Cette étape est parmi les plus simples, mais les plus délicates, n’hésitez pas à vous faire accompagner. Cela peut être via les chambres consulaires, un incubateur, une couveuse…
Si vous souhaitez apprendre à travailler en autonomie, n’hésitez pas à consulter les formations pour les créateurs de notre partenaire Liuré formation.
5. Démarchez des clients
Développez un réseau solide. Il peut être virtuel, avec l’utilisation de plateformes comme LinkedIn et d’autres spécifiques à certaines professions. Il peut aussi être physique, en participant à des événements, des salons et en fréquentant des espaces de coworking.
Collaborez avec des professionnels complémentaires pour étendre votre réseau et vos opportunités de business.
Prospectez directement si vous le souhaitez, en gardant à l’esprit que vos cibles sont sûrement très sollicitées.
Ne négligez pas votre communication, même lorsque votre emploi du temps est rempli, car il arrivera toujours un moment où vous devrez le remplir à nouveau et la prospection ne donne jamais des résultats immédiats.
6. Organisez votre facturation
La facturation à l’heure est simple, garantissant la rentabilité de chaque mission, mais peut amener les clients à confondre vos missions avec celles de salariés, souvent moins cher.
La facturation au projet, basée sur une estimation du temps nécessaire à la réalisation d’un objectif précis. Elle convient mieux aux nouveaux clients, mais implique un risque financier en cas de dépassement du temps alloué.
La rémunération au résultat, adaptée aux missions aux résultats clairement mesurables, rassure le client mais est la plus risquée pour le consultant.
Une combinaison de ces méthodes peut offrir un équilibre sécuritaire, proposant à la fois une source de revenu stable et la possibilité de gains supplémentaires basés sur la performance.
Attention à prévoir les délais de paiement et les éventuelles périodes de vide entre différentes missions et les factures que vous allez réaliser. Cela doit être pris en compte dans votre modèle économique.
7. N’oubliez pas de vous protéger juridiquement
En tant que consultant indépendant, protéger votre activité sur le plan juridique est indispensable. Commencez par établir des conditions générales de vente claires et précises, qui délimiteront votre champ d’intervention, fixeront les modalités de paiement et clarifieront vos obligations ainsi que celles de votre client. Assurez vous d’intégrer ces conditions dans vos devis pour sécuriser vos engagements réciproques.
Soyez vigilant sur vos missions : vous n’êtes pas un salarié et devez maintenir une indépendance dans l’exécution de votre mission, même si vous travaillez au sein d’une entreprise.
En cas de mission de longue durée il peut être pertinent de rédiger un contrat cadre pour formaliser votre collaboration.
Enfin, ne négligez pas la souscription à une assurance juridique, adaptée à votre secteur d’activité, pour sécuriser pleinement votre activité professionnelle.
Exercer en consultant indépendant : un vrai choix de carrière
Comme vous le voyez, être consultant indépendant ne reviens pas à exercer la même activité d’expert que dans une entreprise en étant payé différemment. C’est un vrai projet entrepreneurial, exigeant des compétences, une organisation et une structuration particulière.
Si cette manière d’exercer son métier dispose de nombreux avantages, à la fois pour le client et pour le freelance, cela implique de nombreuses contraintes dont il faut avoir conscience avant de se lancer.
Il est important de maîtriser les aspects économiques, juridiques de cet exercice, mais aussi de savoir vendre et d’être rigoureux dans sa gestion.
Enfin, il est essentiel pour un consultant de penser à long terme. Se fixer des objectifs précis, envisager ses futures missions, identifier les domaines de compétence à approfondir et planifier ses formations sont autant de démarches qui construisent une carrière solide.
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